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Transport : Axéréal met le cap sur la décarbonation

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C’est une vaste dynamique qui est aujourd’hui enclenchée au sein du groupe Axéréal. La coopérative multiplie les initiatives pour décarboner ses activités transports. Un travail pour réduire les émissions des flux routiers qui s’accompagne d’une réflexion pour développer des modes de transport peu polluants : le rail et la voie fluviale.

Formation des conducteurs Axéréal Services à l’écoconduite, recours à des carburants alternatifs, réflexion pour développer le transport fluvial ou sur rail… Les initiatives se multiplient aujourd’hui dans les différentes entités d’Axéréal pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’activité transports et favoriser ainsi sa décarbonation. « Une vraie dynamique est enclenchée à ce sujet au niveau du groupe », note Bertrand Lamy, directeur transports d’Axéréal Services.

De fait, la coopérative fait preuve d’un fort engagement pour améliorer le bilan carbone des flux de marchandises -mais aussi des déplacements des salariés. « C’est un dossier stratégique », assure Carmen Dechêne, responsable développement durable du groupe. Le premier vice-président d’Axéréal, Bruno Bouvat-Martin, confirme : « En tant que grande entreprise, nous avons le devoir de travailler à une réduction de nos émissions ». Une démarche qui, pour être menée à bien, nécessite d’impliquer les collaborateurs d’Axéréal. Un travail de sensibilisation est donc mené en leur direction. « Il faut mobiliser, fédérer, en donnant du sens à cette démarche », poursuit Bertrand Lamy.

Cet engagement implique également la définition, en interne, de multiples axes de travail. « Il faut tout à la fois se pencher sur des éléments structurels et conjoncturels ", précise Bruno Bouvat-Martin." Nous devons ainsi, sur un plan structurel, comprendre par exemple comment développer le transport fluvial. De façon plus conjoncturelle, il convient de prendre des mesures qui peuvent avoir des conséquences positives rapidement comme la formation à l’écoconduite. » Dans le même temps, un important travail « de veille sur la règlementation et les normes est développé en interne », indique Bertrand Lamy.

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La décarbonation au cœur de la stratégie de la coopérative

Cette dynamique à l’œuvre dans le secteur des transports s’intègre à une stratégie plus large, portée à l’échelle du groupe. Elle vise à réduire l’empreinte carbone de toutes les activités d’Axéréal. De fait, l’ensemble des maillons des filières est aujourd’hui concerné par la question de la décarbonation. A commencer par la production agricole : l’agriculture régénérative qui tend vers la neutralité carbone et œuvre à la santé des sols se développe dans les exploitations des adhérents. A ce stade plus de 1000 agriculteurs sont déjà engagés dans une démarche bas carbone chez Axéréal. « Nous menons une démarche globale au sein de la coopérative, assure Bruno Bouvat-Martin, premier vice-président d’Axéréal. Nous nous penchons par exemple sur nos outils de transformation des céréales, dont nous cherchons à réduire la consommation d’énergie ».

Une démarche globale impulsée pour « limiter l’impact des activités sur le climat », résume Bertrand Lamy – elle peut par ailleurs avoir aussi des conséquences positives sur le plan économique. Elle doit aussi permettre au groupe d’anticiper des contraintes règlementaires qui pourraient apparaître dans le futur. « Nous prenons de l’avance et affirmons par là même notre leadership », note Sjoerd Rutten, coordinateur réglementaire et projets chez Axéréal Services.

En ce sens, le groupe a réalisé un bilan carbone approfondi en 2022. Suite à cette étude, des ateliers ont été mis en place pour identifier des leviers de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

L’un d’eux était consacré aux transports, deuxième poste d’émissions au sein du groupe. De multiples pistes d’action en sont ressorties.

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De nombreuses actions pour limiter les émissions des transports par route

Au sein du groupe Axéréal, le transport des marchandises (céréales, farines, aliments pour animaux, malt…) est en partie réalisé par la route. Afin de limiter l’empreinte carbone des flux par camions, de nombreuses initiatives ont été prises.

Une conduite plus économe en énergie. Afin de réduire la consommation énergétique des poids-lourds, Axéréal Services forme les chauffeurs des activités agricoles du groupe à l’écoconduite. Quelques réflexes sur route (conduite sans à-coups…) peuvent permettre de réduire de 3 à 4 % les émissions. « Au-delà de la formation, les conducteurs bénéficieront d’un suivi de leur consommation leur permettant de mesurer leurs progrès », précise Sjoerd Rutten. La branche élevage du groupe a également pour objectif de former 100 % de ses conducteurs de poids-lourds. Autre initiative portée par Axéréal Services : la limitation de la vitesse à 85Km/h, pour éviter notamment les surconsommations de carburant.

Un carburant moins polluant. Axéréal élevage a équipé la moitié de sa flotte de camions d’une solution permettant de rouler au B100 (ou Oleo 100). Produit à partir de colzas, ce biocarburant issu à 100 % de biomasse est bien moins polluant que le gasoil. L’objectif est de passer à 100 % de la flotte d’ici 2025. Sous l’impulsion d’Axéréal Services, une partie des poids-lourds de la branche agricole du groupe a également été convertie au B100. « C’est un atout important : ce carburant permet de réduire de 60 % les émissions des véhicules concernés », indique Sjoerd Rutten.

Une modernisation de la flotte. « Nous renouvelons entre deux et trois véhicules par an dans la flotte d’Axéréal Services, explique Sjoerd Rutten. Ce passage à des poids-lourds de motorisation Euro VI permet de réduire sensiblement les émissions de particules fines ». Une dynamique similaire est à l’œuvre chez Axéréal élevage.

Une implication des sous-traitants. Une partie des flux de marchandises est réalisée par des prestataires extérieurs. « En parallèle des actions menées en interne, nous incitons ces transporteurs à décarboner leurs déplacements », indique Carmen Dechêne. Toutes les branches du groupe travaillent en ce sens. C’est par exemple le cas chez Axiane Meunerie où le transport est entièrement sous-traité. La branche meunerie encourage ainsi ses prestataires à rouler au B100. Une cuve de ce carburant a été installée en ce sens au moulin de Vincelles, dans le Jura. Un second moulin sera équipé d’ici début 2024. Chez Boortmalt, les transporteurs sous-traitants doivent signer un code de conduite qui les engage à réaliser le reporting des émissions de CO2 et à travailler à leur réduction.

Un engagement dans des plans d’action ambitieux. Axéréal Services a rejoint en 2021 la démarche de l’Ademe (Agence de la transition écologique) Objectif CO2. La branche agricole s’engage ainsi à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 5 % sur trois ans et fait chaque année un point sur l’avancement de son plan d’action. La coopérative Axéréal et Alliance Négoce ont également adhéré en 2022 à la démarche Fret 21. Elle concerne plus spécifiquement le transport terrestre sous-traité et fixe, là aussi, un objectif de baisse des émissions de 5 % en trois ans. La coopérative doit inciter ses prestataires de transports extérieurs à mener des actions en ce sens. Autre axe prioritaire de la démarche : étudier comment transférer plus de flux routiers sur le rail.

Des actions pour décarboner les déplacements en voiture. Au-delà du transport de marchandises, des initiatives sont prises pour décarboner les déplacements des collaborateurs. Axéréal Élevage souhaite former à l’écoconduite 100 % des salariés qui disposent d’un véhicule d’entreprise. Les flottes des branches d’activité agriculture et meunerie s’enrichissent par ailleurs progressivement de véhicules hybrides et rechargeables (une réflexion est aussi menée pour l’intégration de voitures 100 % électrique). Le parc de véhicules en autopartage, ouvert à la location, compte également plusieurs modèles hybrides. Enfin, des équipements permettant la recharge des véhicules électriques sont progressivement déployés. C’est le cas à Olivet (Loiret) : des bornes ont été implantées sur le parking du siège. A Anvers (Belgique), où la flotte de véhicules thermiques a été remplacée par des voitures électriques ou hybrides, le parking de l’usine Boortmalt a été doté d’un « toit solaire » de 2000 panneaux. Il permet d’alimenter 50 bornes de recharge.

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Transport ferroviaire et fluvial : des voies d’avenir

Le groupe Axéréal mène aujourd’hui une réflexion approfondie pour développer, dans les années qui viennent, deux modes de transport faiblement carbonés : le rail et la voie d’eau.

Pour augmenter la part des flux ferroviaires, un préalable s’impose : la rénovation de certaines lignes SNCF qui ont pu se détériorer au fil des ans. « Axéréal réalise donc des investissements en ce sens sur certains capillaires avec pour objectif d’améliorer la fiabilité du transport de ces lignes », indique Bruno Bouvat-Martin. Aux côtés de l’Etat, du Conseil régional Centre-Val de Loire et de la coopérative Scael, le groupe s’est par exemple engagé en mai 2021 auprès de SNCF Réseau dans le financement de travaux sur la ligne Les Aubrais-Orgères-en-Beauce (l’investissement total pour ce chantier s’élève à 7,55 millions d’euros).

L’enjeu est de taille sur le plan des émissions : un train complet permet de transporter l’équivalent de 45 camions de céréales. Fort de ce constat, la coopérative cherche à adapter ses activités logistiques et encourager ainsi le recours au fret ferroviaire. « Nous essayons de développer le stockage des céréales dans des silos embranchés au réseau, explique Bruno Bouvat-Martin. Des discussions peuvent même avoir lieu avec nos concurrents ayant eux aussi des silos sur un même capillaire. L’objectif étant d’avoir le maximum de tonnage à transporter pour favoriser l’activité rail ».

Le transport fluvial est lui aussi un objet d’attention. « Nous cherchons des leviers pour le développer », poursuit Bruno Bouvat-Martin. En ce sens, un projet nommé Multirégio est observé avec intérêt. Il permettra d’augmenter le nombre de cales fluviales sur les canaux et pourrait favoriser l’usage du canal du Nord (entre la vallée de l’Oise et le canal Dunkerque-Escaut), voire du canal Seine-Nord Europe qui reliera Compiègne (Oise) à Aubencheul-au-Bac (Nord) d’ici 2030. Une option qui pourrait être intéressante pour Axéréal afin de décarboner le transport des grains d’orge qui rejoignent la malterie d’Anvers.