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LES FILIÈRES, LEVIERS MAJEURS DE LA TRANSITION AGRICOLE ET ALIMENTAIRE

Les filières, leviers majeurs de la transition agricole et alimentaire

Farine, pâtes, malt ou encore huile de colza… Reflet de la diversité de ses productions, 90 filières tracées sous cahier des charges agriculteurs ont à date été développées par le groupe coopératif Axéréal. En favorisant l’adoption de pratiques durables, elles permettent à tous leurs maillons de s’engager pleinement dans la transition agricole et alimentaire. Et d’investir des marchés premium qui, demain, auront vocation à devenir des standards.

C’est une démarche au cœur de la stratégie d’Axéréal. Le groupe coopératif a initié une vaste dynamique autour de la construction de filières : 90 d’entre elles ont déjà été déployées dans de multiples productions et avec des clients de renom (Panzani, Banette, Harrys, Saipol, Boortmalt…) représentant 650.000 tonnes de production ouvertes à la contractualisation en 2020, avec pour objectif d’atteindre 1 million de tonnes dès 2022.

Ces filières reposent sur des cahiers des charges spécifiques, précis, qui engagent leurs maillons vers des démarches durables. Elles font ainsi écho aux demandes sociétales exprimées par les consommateurs et souvent relayées par les acteurs de la transformation et de la distribution. Certaines d’entre elles encouragent l’adoption de pratiques plus respectueuses de l’environnement. Elles peuvent également valoriser l’origine France des productions, très prisée des industriels. D’autres répondent aux attentes de transparence en proposant une traçabilité particulièrement fine de la production.

Pour Axéréal, un tel engagement doit permettre de valoriser la production des agriculteurs de son territoire et créer de la valeur répartie tout au long de la chaîne, du producteur au consommateur. « Ces filières sont mises en place parce qu’elles correspondent à un marché, souligne Pierre Toussaint, directeur Développement Durable chez Axéréal. L’implication des agriculteurs doit, en retour, leur apporter une juste rémunération ». Les exploitants bénéficient également, grâce à ces filières, d’une sécurisation de la destination de leur production, parfois sur plusieurs années.

Plus de 4000 agriculteurs engagés

Au sein du groupe coopératif, plus de 4000 agriculteurs ont d’ores et déjà rejoint ces filières tracées. Pour ce faire, ils se sont préalablement engagés dans CultivUp, première étape de la démarche Agriculture durable du groupe coopératif qui implique le respect de plus de 100 critères (respect de la biodiversité, mise en place de couverts végétaux, attention à la santé et la sécurité des travailleurs agricoles…).

Au-delà d’une meilleure rémunération, l’intégration dans cette chaîne de production durable doit leur « apporter de la fierté et donner du sens à leur travail », explique Pierre Toussaint. Elle est aussi un moyen, pour eux, de préparer l’avenir de leurs exploitations. La démarche dans laquelle ils s’engagent leur ouvre en effet la voie de la transition agricole et alimentaire. Produire en filières permet aux exploitants comme à l’ensemble des maillons, d’investir des marchés premium, à haut niveau d’exigence, ainsi que des marchés qui s’adaptent aux futures exigences réglementaires, comme sur la neutralité carbone et les démarches bas GES. Il s’agit ainsi de prendre un temps d’avance pour être prêts lorsque, demain, ces marchés et les pratiques qui leur sont liées, deviendront des standards.

Filière Qualité Banette : une farine qui répond aux attentes des consommateurs

La farine Banette, dont Axéréal est l’un des partenaires, fait partie des productions autour desquelles une filière s’est structurée il y a de nombreuses années. Un virage complémentaire a été réalisé en 2019, avec le renforcement de son cahier des charges commun ciblant des bonnes pratiques. Depuis, chaque partie prenante (agriculteurs, organisme stockeur ou encore meuniers) travaille au quotidien au respect des engagements adoptés.

Premier d’entre eux : la farine est produite à partir de blés 100 % français et tracés. Ces céréales doivent également être bien adaptées au terroir et cultivées en adoptant des mesures qui préservent l’environnement (fertilisation dosée au strict nécessaire, démarche de protection des sols…). Cette production se fait en outre dans le respect de la Charte de production agricole française (un label impliquant des pratiques culturales respectueuses de l’environnement). « Nous avons désormais une nouvelle exigence : les grains sont stockés sans traitement après récolte, explique Nicolas Lecointre, responsable marketing et développement commercial boulangerie artisanale chez Axiane Meunerie. Cela répond à une demande forte des consommateurs ».

Ces engagements représentent la colonne vertébrale de la filière Qualité Banette. Autant d’atouts qui ont été mis en avant cet automne dans certaines boulangeries artisanales, à l’occasion d’une campagne de communication de la marque Banette. Elle a été l’occasion d’expliquer aux consommateurs que derrière les baguettes que nous achetons se trouvent de nombreux métiers qui contribuent, chaque jour, à fournir une farine de qualité. Dans le cadre de cette campagne, David Gonin, céréalier à Saint Valentin (36) et membre du bureau d’Axéréal, était mis en avant dans un film TV diffusé en octobre 2020, et des outils pédagogiques en boulangerie.

Filière Panzani : objectif zéro résidu de produits phytosanitaires

La filière Panzani a quant à elle été créée en 2017, Axéréal comptant parmi les partenaires pour le blé dur. Elle dispose d’un cahier des charges coconstruit entre les différents maillons de la filière. « Cela permet des échanges fructueux et un partage des connaissances, par exemple entre agronomes et transformateurs, pour définir les évolutions possibles », explique Frédéric Gond, administrateur Axéréal et référent pour la filière blé dur.

Les engagements s’articulent principalement autour d’un objectif phare : parvenir à atteindre, en 2025, le zéro résidu de produits phytosanitaires sur les blés durs destinés à la production des pâtes Panzani Blé Responsable Français. « Cela implique une transition vers de nouvelles pratiques culturales, précise Stéphane Saint-Jean, responsable du commerce des grains chez Axéréal. Le choix des variétés par exemple, dans un assolement adapté, ainsi qu’un suivi approprié du contexte pédoclimatique avec l’aide des attachés technico-commerciaux et d’outils d’aide à la décision, permettent à l’agriculteur de garantir la protection de sa culture tout en assurant rendement, qualité, et respect du cahier des charges ».

Un important travail est aussi mené au niveau de la collecte, afin de mettre en place des techniques alternatives aux insecticides de stockage – il s’agit de la première étape de la filière dans sa marche vers le zéro résidu de produits phytosanitaires. Des investissements sont réalisés et de nouvelles solutions sont progressivement déployées comme la mise en place de systèmes de refroidissement dans certains silos pour abaisser la température de stockage et rendre ainsi impossible la reproduction des insectes.

Des initiatives au service d’un objectif collectif : faire de ce travail en filière une évidence pour l’ensemble des adhérents de la coopérative.